Aequus Libra : traduit du latin, cela donne en français : « poids égal », c’est la racine du mot « Équilibre ».
De cette qualité d’égalité, le latin en a fait un nom féminin « Aequitas » qui donne au français celui d’Équité. L’équité définit la ligne entre le juste et l’injuste. Elle inspire la balance du commerce et de la finance qui évalue le risque et le bénéfice ou bien celle de la justice des hommes qui pèse le pour et le contre, l’infraction et la réparation, le crime et la peine. La voie du milieu, celle de l’équilibre et de l’équité, est étroite. Par définition c’est un point précis et éphémère perdu au milieu d’un océan de déséquilibre, un fil tendu au dessus de deux abîmes. C’est le risque d’une chute et c’est la gloire d’être debout. C’est donc un sentier périlleux, mais tellement exaltant pour celui qui l’emprunte. Y en a-t-il un autre pour un humain digne de ce nom ?
La colère, cette brève folie, est la fille obscure de l’inéquité. Derrière chaque rage, il existe un sentiment de profonde injustice. Derrière chaque homme ou femme en colère, il y a une âme qui souffre.
Cela fait de l’équité une notion essentielle à des relations sereines dans toute organisation humaine. Planète, nation, entreprise, amis, famille, couple … A chaque échelle, l’équité gouverne l’harmonie qui y règne. Dans les maux de notre histoire on trouve la trace d’une rupture du sentiment d’équité. La haine, la violence, l’intolérance se justifient aux yeux de ceux qui les perpétuent par une volonté de rétablir un grief qui, de leur point de vue, leur a été fait. Les victimes d’hier, deviennent les bourreaux du lendemain et la spirale des conflits se perpétue à travers les âges et les générations, l’injustice engendrant l’injustice. Reconnaître les torts, négocier les réparations, obtenir la réconciliation, c’est la solution aux conflits en Afrique, en Amérique de Sud, au Tibet, en Ukraine, en Égypte, en Libye, en Turquie, en Syrie, au Liban, en Palestine, en Inde, au Pakistan, en Afghanistan … pour ne citer que les plus modernes et les plus médiatiques. C’est le rôle des organisations qui œuvrent pour la paix et celui des tribunaux internationaux.
Il est un autre conflit, plus ancien, plus universel et moins sanglant, qui m’intéresse. Ouvriers contre Patrons, Actionnaires contre Salariés, Dirigeants contre collaborateurs … Et dans ce cadre, ce n’est pas le temps perdu en grèves qui compte le plus. C’est celui où, chaque jour, un collaborateur ne consacre pas la totalité de son temps au service de la satisfaction des clients de son entreprise et donc de son développement. C’est cette grève du zèle rampante qui tue nos entreprises, notre croissance, notre administration, notre enseignement, notre économie, notre jeunesse et notre pays.
Cette vision cultivée depuis le jour où un homme en a fait travailler un autre à son service est le socle de la lutte des classes. Pourtant elle semble légitime cette lutte. Pourquoi produire plus quand on a le sentiment de ne pas bénéficier de manière équitable des retombées de nos efforts ? Quand ce sont les riches, les puissants, les banquiers, les actionnaires, les « 1% », qui semblent récolter les fruits de notre labeur. Elle s’est justifiée et se justifie encore dans le contexte actuel. Le rapport de force Syndicat/Patronat tient les choses à peu près en ordre mais au prix d’un immense gâchis d’énergie.
Je crois, profondément, sincèrement, qu’il existe une solution au problème de cette lutte séculaire, stérile et contre-productive qui oppose Travail et Capital. Je crois qu’il est possible de réunir les deux têtes de Janus, de restaurer la confiance et rétablir le sentiment d’équité sans lequel l’Engagement de tous les acteurs de l’entreprise est impossible. Cet Engagement qui transforme un collaborateur en Collabor-Acteur. C’est à dire un individu dont l’énergie est totalement investie dans le succès de son groupe, car il sait qu’il en tirera une satisfaction, une reconnaissance et une rémunération « équitable ».
C’est à la mise en œuvre de cette solution, de ce projet, que je souhaite me consacrer, au service de ma nation, la France. Cette solution n’est ni simple, ni facile. Elle exige du courage, de la détermination, de la générosité, de l’empathie et de l’intelligence … toutes ses qualités qui feront que notre société sera équitable … ou ne durera pas ! C’est une question d’équilibre.
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