Brèves

L’égalité, n’est pas l’équité.

Les communistes en leurs temps ont rêvé d’égalité. L’échec humain des systèmes communistes appel un constat : dans un système où tout le monde voit son revenu dissocié de ses efforts, le gain maximum revient à celui qui en fait le moins. Travailler moins pour gagner plus est une stratégie efficace au niveau individuelle … et désastreuse au niveau collectif. Travailler plus pour gagner plus ou bien travailler moins (et donc être disponible pour d’autres choses que le travail) et gagner moins sont plus équitables. Engagement, compétence, efficacité doivent être en relation avec la rémunération, c’est cela l’équité.

La lutte des classes. Quelles classes ?

Aux deux classes traditionnelles (actionnaires et salariés), il faut en ajouter une troisième : les dirigeants. Parfois salariés, parfois actionnaires, souvent les deux, ils sont donc à la frontière. Ni dans un camps, ni dans l’autre, ils sont une singularité et forme un groupe aux contraintes et intérêts propres. Ils sont normalement les gardiens de l’équilibre entre Travail et Capital. Mais qui surveille les gardiens ?

L’inégalité n’est pas durable.

Le pouvoir du capital est de s’autogénérer. Il s’accumule, se concentre par le fait de l’intelligence de ceux qui l’emploi, certes, mais aussi par le contrôle qu’il exerce sur l’entreprise, en particulier sur la répartition des profits. Il a un pouvoir créateur lorsqu’il saisi les opportunités offertes par des avancées technologiques, mais aussi destructeur lorsqu’il étouffe une concurrence naissante dans le seul but de maintenir sa position dominante.  Trop régulé, le capital est bridé dans sa capacité à faire évoluer le progrès. Pas assez, il devient rapidement sauvage et destructeur. Trop puissant, il prend le contrôle de la politique, de la société civile et de ses droits régaliens : la police et la guerre. Le capitalisme sauvage entraine corruption, népotisme, injustice et inégalité. Que l’on regarde l’histoire avec ses monarchies, ses aristocraties, ses clergés, ses dictatures et l’on trouve toujours la concentration excessive du capital entre quelques mains qui permet de financer les armées et les polices dans le but de maintenir, par la répression, la panoptique et la peur, le pouvoir de quelques uns sur la multitude.
Il existe une mesure du niveau d’égalité d’une société : le coefficient de Gini. C’est un parfait indicateur des conflits passés et à venir. Car lorsqu’un nombre trop important de gens n’ont rien et que leur vie s’en trouve menacée, alors ils n’ont vraiment plus rien à perdre. La révolution, le chaos et la destruction de l’ordre établi sont les seules solutions qui leur restent pour espérer un avenir meilleur.
Dans l’intérêt de la collectivité, il faut un capitalisme « durable », aussi libre qu’il peut l’être sous le regard des institutions et le contrôle de la collectivité et aussi inégalitaire qu’il doit l’être pour en tirer tous les avantages et en éviter toutes les dérives.
L’excès d’inégalité, comme l’excès d’égalité, n’est pas durable. Seule l’équité le sera. L’histoire et les sciences économiques sont là pour nous guider dans la recherche de cet équilibre.