Jérôme Dedeyan, associé fondateur et président de Debory Eres : L’épargne salariale comme credo

 

Par JEAN-PHILIPPE DUBOSC -Publié le

Ce chantre de l’épargne retraite et salariale lance un blog sur le sujet, avec les trois autres fondateurs du courtier grossiste et plate-forme de gestion Debory Eres.

JÉRÔME DEDEYAN
JÉRÔME DEDEYAN

Jérôme Dedeyan est un infatigable défenseur de l’épargne à long terme en général, et de l’épargne salariale et de la retraite collective en particulier. Non content de courir les routes de France et de Navarre pour prêcher, six à dix fois par an, la bonne parole auprès des patrons, via l’Association Progrès du management, qui regroupe plus de 5 000 dirigeants d’entreprise, et de tenir une chronique sur la radio BFM Business, le président de la plate-forme Debory Eres lance, avec ses trois associés, un blog au nom évocateur, www.partageduprofit.com.

« Faire de la pédagogie »

« Pour que l’épargne salariale et l’épargne retraite collective se développent enfin en France, il faut impérativement faire de la pédagogie », estime ce boulimique de travail, membre de l’Association française professionnelle de l’épargne retraite (Afpen) et de Fondact, l’association pour une gestion participative de l’épargne dans l’entreprise et de l’actionnariat salarié, présidée par Michel Bon (ex-PDG de France Télécom). Il ne faut pas lui dire qu’il peut paraître délicat en ces temps de crise de convaincre des patrons de partager les profits de leur société alors que ceux-ci sont orientés à la baisse : « Si on parle sans cesse d’efforts à fournir des salariés sans contrepartie, le contrat social va finir par être cassé. La productivité, donc la compétitivité des entreprises, pourrait en pâtir sérieusement. Il faut, dans le contrat de départ, que les salariés français bénéficient des fruits de leur investissement, souvent important, dans le travail. »Le cofondateur du courtier grossiste et plate-forme Debory Eres tient à montrer l’exemple auprès de ses grands comptes (Vinci, Eramet, Moët Hennessy Champagne et Services, Fram…) et de ses 1 500 courtiers, conseillers en gestion de patrimoine indépendants et agents généraux partenaires. Son entreprise, qui a dégagé un résultat net de 1,1 M€ en 2011 pour un chiffre d’affaires consolidé de 8,4 M€, et qui prévoit de collecter 200 M€ brut en épargne salariale et épargne retraite en 2012, propose à ses 20 salariés de l’intéressement, de la participation, un plan d’épargne entreprise (PEE), un plan d’épargne retraite collectif (Perco), et prochainement un article 83. La moitié de l’effectif a aussi bénéficié d’actions gratuites, et une opération d’actionnariat salarié est prévue. « C’est la moindre des choses d’appliquer ses propres principes. De plus, pour que nos collaborateurs vendent au mieux des produits d’épargne retraite et salariale, il faut qu’ils les connaissent bien. »

 

Changer les mentalités

L’ambition de Jérôme Dedeyan et de ses associés est de bousculer les lignes. « 80% du marché de l’épargne retraite et salariale sont détenus par cinq acteurs, à savoir Amundi, Natixis, BNP Paribas, Axa et CM-CIC. Nous avons été les premiers à proposer des fonds commun de placement d’entreprise (FCPE) en architecte ouverte », rappelle-t-il. En 2000, ce diplômé de Sciences Po, passé par l’UAP, Eurosept associés, Deloitte et AT Kearney, avait lancé, avec deux compères (avec qui il a fondé ensuite Debory Eres avec un quatrième associé), l’une des premières assurances vie en ligne proposant de la gestion pilotée. L’activité a été reprise par Generali, faute de succès. « Nous sommes partis trop tôt. Le marché n’était pas prêt, et nous avons repositionné l’entreprise sur l’épargne salariale. »

Ce catholique pratiquant (« un vrai hobby permanent »), père de 5 enfants, croit dur comme fer dans le développement de ces produits. Pour autant, ce Parisien, amoureux de la Bretagne (il y pratique le surf et la planche à voile), jure qu’il n’en parle « presque » jamais avec son père, Patrice (ex-dirigeant du courtier d’assurance familial AS Dedeyan et médiateur du courtage), et avec son frère Stéphane (membre du comité de direction générale de Generali France). Le prosélytisme a ses limites.